Jose Barroso spreekt over de uitdagingen van de Europese Unie in het Europees Parlement (fr)

Met dank overgenomen van Europese Commissie (EC) i, gepubliceerd op woensdag 3 december 2008.

José Manuel Durão Barroso

Président de la Commission européenne

Préparation du Conseil Européen

Session plénière du Parlement européen

Bruxelles, 3 décembre 2008

Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mesdames et Messieurs les députés,

Ces derniers mois, l’Union européenne a été confrontée à une série de défis majeurs: un conflit en Géorgie, une crise financière sans précédent et une récession économique soudaine.

Jusqu’à présent, l’Union européenne a pris la bonne mesure de ces événements extraordinaires et n’a pas démérité, j’en suis intimement convaincu. Grâce à l'engagement commun et à l'étroite coopération de nos trois institutions, la dimension européenne a apporté la preuve de son utilité et de sa pertinence. Nous avons démontré aux peuples européens en particulier, et à la communauté mondiale en général, que l’Union européenne était à la hauteur de la tâche : capable d’une réaction rapide et coordonnée, et prête à travailler main dans la main avec ses partenaires au niveau mondial.

Mais l’essentiel reste à accomplir dans les semaines à venir. Car nous sommes confrontés à trois défis majeurs, qui ne pourront être relevés que si les trois grandes institutions européennes continuent à collaborer, chacune jouant pleinement son rôle dans la poursuite d’objectifs communs :

  • arrêter sans délai des mesures décisives pour placer l’Europe sur la voie du redressement économique ;
  • démontrer que l’Europe se donne les moyens de devenir la première économie mondiale sobre en carbone ;
  • fixer une feuille de route pour la mise en œuvre du traité de Lisbonne ;

Voyons, premièrement, le plan européen pour la relance économique.

Lors des débats qui ont eu lieu dans la perspective du Conseil européen d’octobre dernier, il était déjà question d'un déplacement des problèmes et d'un glissement de la crise financière vers l’économie réelle.

Une semaine plus tard, la Commission présentait un cadre européen d’action. Ce cadre a réuni un consensus, puisque le dernier Conseil européen informel l'a approuvé, de même que le Parlement, lors de sa session du mois dernier. Mais ce cadre d'action a aussi alimenté la stratégie mondiale qui a été définie au sommet du G20, puisqu'il a alors servi de base de discussion. Enfin, au moment de définir leur propre ligne d’action, les États membres se sont inscrits dans l'approche préconisée par ce plan.

Tout en en précisant les modalités, le plan européen pour la relance économique que j'ai présenté la semaine dernière a porté cette coordination à un nouveau niveau d’ambition.

Je tiens à saluer l'impulsion que le Parlement a donnée au plan de relance, grâce aux débats- en commission parlementaire, en session plénière, mais aussi, plus particulièrement, grâce au débat que j'ai eu avec la Conférence des Présidents. La mise en œuvre de ce plan doit bénéficier du même dialogue soutenu que sa préparation.

En injectant 200 milliards d'euros pour redonner un élan à notre économie, notre plan de relance, qui comprend dix priorités détaillées, traduit un degré d’action commune sans précédent au niveau européen. Le défi était immense. Tout comme le risque d'échec. Car il fallait définir un plan ambitieux, à la hauteur des besoins. Un plan qui ne reflète pas le plus petit dénominateur commun, mais n'occulte pas non plus les positions budgétaires et économiques très différentes des États membres, même s'ils sont liés par le marché commun et, pour la plupart entre eux, par une monnaie commune. Donc, ce n'est pas un plan à taille unique, mais un plan coordonné.

Il faut maintenant traduire ce plan dans la réalité. Car le prix de l’inaction est inacceptable. Nous en sommes témoins: les suppressions d’emplois sont déjà quotidiennes. Nous ne pouvons pas attendre que la récession s’accélère et dégénère en grave dépression.

Je pense que nous percevons tous un changement d’esprit. Tout le monde est bien conscient que nous n’avons pas affaire à un banal fléchissement de la conjoncture. Nous sommes confrontés à des circonstances exceptionnelles, et c'est maintenant qu'il faut agir.

Chacun doit assumer ses responsabilités. La Commission l'a fait en présentant ce plan, et elle continuera à le faire pour la mise en œuvre. Je compte sur la vigilance du Parlement pour rappeler chacun à ses engagements. Ce plan de relance offre le cadre nécessaire à une action déterminante et ambitieuse. Il démontre que les fondements posés par le pacte de stabilité et de croissance et par la stratégie de Lisbonne nous ont rendus capables d’apporter une solution véritablement européenne.

L’Europe a ici une grande chance à saisir. Unie dans l'action, elle peut prouver qu’elle est en mesure:

  • de fournir la coordination nécessaire pour que chacun jette toutes ses forces dans la bataille;
  • d’offrir, Ã une échelle adaptée, la stimulation budgétaire requise pour avoir un impact réel, tout en assurant la viabilité Ã long terme des dépenses publiques;
  • de permettre un usage intelligent d’outils à court terme pour doper la compétitivité à long terme; (en faisant d'une pierre deux coups: la stimulation doit à la fois limiter l'impact de la crise sur les ménages, les travailleurs et les entreprises, et préparer la transition vers une économie moins énergivore);
  • et d’inscrire l’ensemble de notre action sous le signe des impératifs majeurs que sont la solidarité et la justice sociale, qui doivent d'abord s'exercer au bénéfice des plus vulnérables en temps de crise.

L'heure n'est pas, aujourd'hui, à une action limitée à un cadre national. C'est le message que je voudrais adresser au Conseil européen, et je sais que je peux compter sur vous pour l’amplifier. Seule une solution de niveau européen aura la portée nécessaire pour faire une différence, pour le plus grand avantage de tous.

Le soutien du Parlement est indispensable. Je vous inviterai donc à examiner de nouvelles propositions, à accélérer les procédures, à ajuster le cadre budgétaire européen. Mais avant tout, je vous inviterai à expliquer à vos concitoyens comment l’Union européenne protège, non en se substituant à l’action des États, mais en en renforçant au contraire l’efficacité, par une union des efforts pour stimuler la demande et rétablir la confiance, pour le bénéfice de tous les Européens.

Second point on the European Council agenda: climate change. I know how much time and attention this Parliament has devoted to the climate change-energy package. You have shown how this is truly one of the major political projects of our time. When we look back at what will be a historic decision, your support for the objective, and your input into how it should be reached, will prove to have been invaluable.

It is now almost a year since the Commission made its proposals. In that time, we have seen a major economic downturn. We have heard understandable concerns from industry at a time of intense pressure.

But the commitment to the core goal has not wavered. To meet the 20-20-20 targets by 2020. To show the way for a global agreement at Copenhagen next year. To prove that we mean business.

Of course there is much to be done before the Council and the European Parliament reach a final agreement. This is how it should be: these are critical decisions, impacting on the life of every European. They deserve to be taken seriously. We must get it right.

The European Council next week will be key to reaching agreement between the Heads of State and Government of the 27. But while agreement amongst the 27 is a necessary condition for a deal, it is not in itself sufficient. Believe me, nobody knows better than the Commission the crucial role the EP plays as a co-legislator. You have proven time and again that your input is indispensable not only for the democratic legitimacy of European legislation, but also for its effectiveness. Your work is critical in building a broad cross-party and cross-national consensus on essential pieces of legislation. We will need you to play this role also on the climate and energy package. A lot has already been achieved in recent trilogues. I am confident that we can travel the rest of the way together as well. That is why I suggest that right after the European Council, we will take up its outcome in trilogues with the European Parliament in order to iron out remaining differences and translate political agreement into legal texts. I am confident that we will be able to conclude work in good time and show that climate action, energy security and economic growth can and must be pursued in a mutually supportive way. This is the best message we can send, ahead of the coming into office of the next US President, ahead of the European elections and in view of Copenhagen. I give my commitment that the European Commission will work tirelessly with you to make this possible.

There will doubtless be some who would argue that in the current situation, discussing the Lisbon Treaty would be a distraction. They would be wrong.

The EU today is proving itself more essential than ever in terms of promoting the economic and social well-being of its citizens. Giving it the tools to do this task more efficiently, and more democratically, is not a distraction. It is an imperative. The crisis in Georgia, the financial crisis and the economic downturn have all underlined this need.

I believe that the EU has shown a lot of maturity in responding to the "no" vote in Ireland. By respecting the outcome, by giving the Irish authorities the time to digest and analyse, time to work out how to address this situation.

Above all, Europe has shown its determination to keep working towards the prize of the new Treaty. Member States have continued to ratify. The Commission, like this Parliament, has continued to put the case for the Treaty. And we have worked together with Ireland, not against it, to find the right way forward.

There remains an urgency to see the Treaty in force. There remains a need to respect the decisions of the 25 national parliaments which have ratified. And the overriding goal of the European Council must be to set out a credible way forward which will allow Ireland to ratify as well. By the end of next week, we need to have a road-map that leads us out of the impasse.

2008 will go down in the history books as a year when the European Union faced some of its sternest tests. But also, I believe, when it showed itself determined enough, decisive enough, and bold enough to meet the challenge. Let us use the next few weeks to leave a legacy of a stronger, more ambitious European Union for the future.