Toespraak Eurocommissaris Barroso over de economische toekomst van Europa (fr)
Président de la Commission européenne
Remarques du Président Barroso à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre de la République française François Fillon
VIP corner avec le Premier Ministre français François Fillon
Bruxelles, 12 février 2009
Je suis particulièrement heureux d'accueillir aujourd'hui le Premier Ministre François Fillon à la Commission.
Nous avons eu une réunion très utile et très productive. Notre collaboration personnelle pendant la Présidence française a été très fructueuse, et nous l'avons poursuivie aujourd'hui dans le même esprit de confiance et, je peux le dire, d'amitié et.
Nous vivons un moment assez difficile en Europe. Un moment où la tâche pour nous, les européens convaincus, est de refuser un repli sur soi et de profiter pleinement des atouts de l'Europe. Afin de faire face ensemble à cette crise et d'en sortir renforcés. Nous avons commencé à construire, avec le Plan européen de Relance proposé par la Commission et adopté sous la Présidence extrêmement compétente de la France, une coordination et une solidarité sans précédent. Nous devons approfondir encore plus cette coordination et cette solidarité. Nous devons utiliser toute la force économique et sociale du marché unique, et de l'Euro. Et nous devons être capables de nous adapter rapidement à une situation qui évolue tous les jours.
Les défis au cours des prochains mois seront de taille. Notre échange de points de vue d'aujourd'hui nous aidera à les aborder.
La préparation du Conseil européen du printemps est particulièrement importante. Je salue l'engagement de la France, que François Fillon vient de me confirmer, en ce qui concerne le sommet informel à Bruxelles le 1 mars. Cette réunion devra permettre à l'Europe de prendre efficacement au Conseil européen les décisions qui nous incombent, les décisions que nos citoyens attendent.
Nous devrons lors de ce Conseil européen le 19-20 mars établir un premier bilan du Plan de Relance, et si nécessaire le complémenter. Nous devrons décider d'une approche commune future à la réglementation et à la supervision financières en Europe, notamment dans le contexte transfrontalier, prenant pleinement en compte, je l'espère, les recommandations que nous attendons du groupe que préside M. de Larosière et qu'il va me soumettre le 25 février.
Au delà des sujets traités par ce Groupe de Larosière, nous présenterons aussi ce printemps des propositions en ce qui concerne la rémunération des dirigeants, les fonds de spéculation – les "hedge funds" – et les fonds privés d'investissement – "private equity".
Nous devrons également finaliser au Conseil européen – ou de préférence avant – le travail que la Commission et la Banque centrale européenne sont en train de faire en faveur d'un cadre européen permettant d'enlever des bilans des banques les actifs perçus comme potentiellement "toxiques", tout en évitant que les actions d'un pays membre ne créent des problèmes pour les autres. C'est essentiel pour relancer la circulation du crédit vers les entreprises et les particuliers.
Nous devrons également établir une position commune des 27 pour le sommet du G20 à Londres le 2 avril. La réunion des pays européens participants au G20, à Berlin le 22 février, ainsi que la réunion informelle des chefs d'Etat et de gouvernement le 1 mars, permettront d'avancer au maximum avant le Conseil européen.
Je peux vous annoncer aussi que M. Fillon a manifesté son soutien et, je crois, le soutien de la France à la proposition que nous avons faite, en accord avec la Présidence tchèque, de tenir un sommet pour l'emploi au mois de mai à Prague. J'accueillerai le 25 février, à la réunion du collège, les partenaires sociaux afin de préparer le terrain. Je crois que c'est particulièrement important que, au-delà des mesures que nous sommes en train de prendre sur le plan financier, on puisse aussi travailler davantage sur le plan social et voir comment on peut engager davantage les partenaires sociaux aussi au niveau européen et comment on peut répondre aux inquiétudes, notamment en ce qui concerne le chômage; qu'est-ce qu'on peut faire pour l'emploi en Europe.
Nous avons aussi parlé de la mise en œuvre du Plan de Relance au niveau européen, et plus spécifiquement de la proposition de la Commission d'utiliser 5 milliards d'euros de fonds non dépensés afin d'investir dans les connexions énergétiques et les réseaux à haut débit. J'ai exprimé à François Fillon mon souhait de voir cette initiative – sur laquelle le Conseil européen a trouvé un accord de principe sous présidence française – transformé en réalité dès que possible. Le besoin – en termes d'investissement pour l'emploi et pour l'avenir, le besoin aussi en termes de sécurité énergétique est évident. Nos citoyens demandent un effort de relance aussi au niveau européen – et ils ont raison. Une initiative concrète et nécessaire de ce genre est un très bon moyen de leur montrer que l'Europe peut faire la différence.
Donc je crois pouvoir vous dire que c'était vraiment une réunion très utile, très productive, l'Union européenne a toujours pu compter sur la France pour apporter à nos débats et à nos actions européens ses idées, sa détermination et son dynamisme. Nous avons, très informellement échangé nos analyses sur le parcours, sur ce que nous sommes en train de préparer, et je crois pouvoir vous dire que la Commission compte beaucoup sur la France, son énergie, son expérience, sa détermination, sa conviction européenne pour qu'on puisse faire avancer notre projet commun. On en a de plus en plus besoin, on a énormément de travail à faire, et c'est très important qu'on garde cet esprit en Europe; un esprit de complicité pro-européenne parmi tous ceux qui ont une responsabilité. J'en étais déjà convaincu, mais après cette réunion avec le Premier ministre Fillon, je le suis encore plus: la France fera une contribution clé à la lutte anti-crise qui est devant nous, et elle le fera dans un esprit européen et solidaire.